La police refuse de livrer un homme accusé de blasphème, la foule incendie le commissariat au Pakistan

« Le gouvernement ne permettra à personne de se faire justice lui-même. Le suspect qui a été arrêté sera poursuivi conformément à la loi. »
Dans la nuit de dimanche à lundi, à Charsadda, dans le Peshawar au Pakistan, la foule a réclamé à la police de lui livrer un homme en situation de handicap, accusé de blasphème. Devant le refus des policiers, la foule a incendié le commissariat, ainsi que quatre autres postes de police.
Selon Mission Network News, l’homme accusé aurait brûlé « une page avec un verset du Coran écrit dessus », avant de préciser que l’accusé souffre d’un handicap et ne savait qu’il offensait ainsi la foule.
Sur les réseaux sociaux, des vidéos de cet embrasement circulent.
This radical mindset needs to be changed.
A mob has put Mandani Police Station on fire at Charsadda, KP. Why??
Because they demanded the authorities to hand over the mentally unstable person charged with Blasphemy.#RepealBlasphemyLaws@EndBlasphemyLaw @KashifMD @ImaanZHazir pic.twitter.com/8jQFXjgVkq— Voice of Pakistan Minority (@voice_minority) November 29, 2021
Asif Khan, officier de police, explique, dans des propos repris par ABC News, que les policiers ont réussi à éviter le lynchage et qu’aucun d’entre eux n’a été blessé.
Fazal Shakoor Khan, ministre de la Justice du Khyber Pakhtunkhwa, a déclaré à Dawn que l’homme est accusé d’avoir profané le Coran. Il confirme que le suspect a pu être déplacé dans un endroit sûr.
« Le gouvernement ne permettra à personne de se faire justice lui-même. Le suspect qui a été arrêté sera poursuivi conformément à la loi. »
Selon le commissaire de la division de Peshawar, Riaz Mehsud, la foule était composée de 4 000 à 5 000 personnes, en quête de « justice populaire ».
Au Pakistan, le blasphème est sévèrement puni. Les accusés peuvent être emprisonnés à vie ou même passible de la peine de mort.
M.C.